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de l'écriture, des textes sont écrits qui fournissent quantité d'informations sur
cette civilisation.
<br><br>
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#### L'astronomie et son instrumentation en Mésopotamie antique
<br>
Les premiers textes qui abordent des questions touchant à l'astronomie sont des environs
du XVII<sup>ème</sup> siècle avant notre ère. S'il nous renseignent sur l'astronomie
de l'époque, ils révèlent aussi un fond culturel, probablement hérité de civilisations
préhistoriques. Après la révolution néolithique va exister une représentation de l'univers
proche des apparences perceptibles par nos sens, en même temps que se développe une pensée
abstraite déjà très élaborée. Avec l'opiniâtre volonté de se libérer d'une soumission
aux forces aux occultes de la nature, la pensée humaine amorce dans la Mésopotamie
ancienne un cheminement qui la conduira quelques siècles plus tard au rationalisme
grec de l'Antiquité. Dans le même temps, le maintien de conceptions et de pratiques
religieuses constitue le fond culturel à l'origine <!--de la Bible et--> des religions
monothéistes. Ainsi, la culture mésopotamienne est-elle à l'origine d'une double
filiation contradictoire. Cette dualité se retrouve dans l'enchevêtrement de l'astronomie
et de l'astrologie dans la Mésopotamie dans la Mésopotamie antique, qui se développe dans
la période allant de l'avènement de l'écriture (vers 3200 &plusmn; 200 ans) à la
suprématie de la Grèce antique vers 600 &plusmn; 100 ans avant notre ère.
La représentation de l'univers consiste en une boule creuse ayant deux hémisphères
distinctes : l'En haut correspondant au ciel, et l'En bas, déjà identifié à l'enfer.
Les deux hémisphères sont séparés par une couche liquide, la mer au centre de laquelle
surnage la terre. La nature de la terre est distincte de celle des autres régions de
l'univers ; elle est l'habitat des êtres humains. Beaucoup de phénomènes, notamment
terrestres, restent mystérieux ; leurs occurrences ainsi que les forces qui semblent
les animer vont être soumises à l'action de divinités. À l'image des structures de
la société mésopotamienne, les divinités sont fortement hiérarchisées et une subtile
organisation du travail répartit les attributions de chacune. Les divinités demeurent
là où les humains ne sont pas : dans le ciel et dans l'enfer. L'intérêt qu'elles
portent aux personnes humaines est occasionnel, même si il est clair que face à
elles le statut de l'humain est conçu davantage comme celui d'un serviteur que d'un
être libre. Inventés et fabriqués par les dieux pour produire par leur travail les
biens de consommation et d'usage, les êtres humains étaient en quelque sorte les
employés des divinités. Celle-ci leur adressaient leurs consignes au travers de
messages écrits corrélés toujours un phénomène occasionnel qui rompait la routine
quotidienne. Ainsi, l'écriture se faisait dans des objets accessibles dans l'environnement
des êtres humains. Deux catégories d'objets existaient, celle des objets terrestres
et celles des objets et phénomènes du ciel. De ce fait, le ciel était d'une sorte
de tableau sur lequel tout changement devenait un message à décrypter, message dont
le contenu était une prescription pour l'avenir des humains. L'idée d'associer la
lecture du ciel à une divination déterminant l'avenir, constitue probablement l'origine
principale de l'astrologie ; sa source remonte à la Mésopotamie antique.
De fait, pour identifier le message divin, il convenait de faire la part des configurations
invariantes du ciel et donc sans intérêt, avec les changements porteurs d'information.
Deux types de besoin en résultaient : bien connaître le ciel invariant et assurer
une surveillance continue du ciel. Si le premier pouvait être comblé par des efforts
d'individus solitaires, le second nécessitait des moyens en personnel ! Il est probable
aussi que, parallèlement à cette "logique de recherche" cohérente avec le système
d'idées dominantes, la curiosité humaine tendue vers la volonté de mieux connaître
pour mieux maîtriser son devenir a dû jouer un rôle non négligeable. Toujours est-il
qu'au premier millénaire avant notre ère la séquence zodiacale était identifiée.
Les sept astres majeurs étaient repérés depuis longtemps : à côté du soleil (Shamash)
et de la lune (Sîn), les cinq planètes majeures étaient connues : Vénus (Ishtar,
nom de la déesse de l'amour), Jupiter ("l'astre blanc"), Mercure ("le mouflon"),
Mars ("l'enflammé", sans doute à cause de sa couleur rouge perceptible à l’œil nu)
et Saturne ("le constant"). Dès le milieu du second millénaire un "traité" était
publié ; il fut remanié et complété jusqu'au milieu du premier millénaire. Une mission
des astres est identifiée comme devant définir et régler l'ordre du temps. Ainsi
apparaît le besoin de connaître, donc de mesurer, le mouvement des astres, c'est-à-dire
l'évolution de la direction dans laquelle on les voit. Est-ce l'origine des premiers
instruments d'astronomie connus de manière fiable? Toujours est-il qu'apparaît le
gnomon et les polos (voir l'axe "parallèle" de ce cours, partie "Instruments et
systèmes instrumentaux").
Les premiers textes qui abordent des questions touchant à l'astronomie sont des environs du XVII<sup>ème</sup> siècle avant notre ère. S'il nous renseignent sur l'astronomie de l'époque, ils révèlent aussi un fond culturel, probablement hérité de civilisations préhistoriques. Après la révolution néolithique va exister une représentation de l'univers proche des apparences perceptibles par nos sens, en même temps que se développe une pensée abstraite déjà très élaborée. Avec l'opiniâtre volonté de se libérer d'une soumission aux forces aux occultes de la nature, la pensée humaine amorce dans la Mésopotamie ancienne un cheminement qui la conduira quelques siècles plus tard au rationalisme grec de l'Antiquité. Dans le même temps, le maintien de conceptions et de pratiques religieuses constitue le fond culturel à l'origine <!--de la Bible et--> des religions monothéistes. Ainsi, la culture mésopotamienne est-elle à l'origine d'une double filiation contradictoire. Cette dualité se retrouve dans l'enchevêtrement de l'astronomie et de l'astrologie dans la Mésopotamie dans la Mésopotamie antique, qui se développe dans la période allant de l'avènement de l'écriture (vers 3200 &plusmn; 200 ans) à la suprématie de la Grèce antique vers 600 &plusmn; 100 ans avant notre ère.
La représentation de l'univers consiste en une boule creuse ayant deux hémisphères distinctes : l'En haut correspondant au ciel, et l'En bas, déjà identifié à l'enfer.
Les deux hémisphères sont séparés par une couche liquide, la mer au centre de laquelle surnage la terre. La nature de la terre est distincte de celle des autres régions de l'univers ; elle est l'habitat des êtres humains. Beaucoup de phénomènes, notamment terrestres, restent mystérieux ; leurs occurrences ainsi que les forces qui semblent les animer vont être soumises à l'action de divinités. À l'image des structures de la société mésopotamienne, les divinités sont fortement hiérarchisées et une subtile organisation du travail répartit les attributions de chacune. Les divinités demeurent là où les humains ne sont pas : dans le ciel et dans l'enfer. L'intérêt qu'elles portent aux personnes humaines est occasionnel, même si il est clair que face à elles le statut de l'humain est conçu davantage comme celui d'un serviteur que d'un être libre. Inventés et fabriqués par les dieux pour produire par leur travail les biens de consommation et d'usage, les êtres humains étaient en quelque sorte les employés des divinités. Celle-ci leur adressaient leurs consignes au travers de messages écrits corrélés toujours un phénomène occasionnel qui rompait la routine quotidienne. Ainsi, l'écriture se faisait dans des objets accessibles dans l'environnement des êtres humains. Deux catégories d'objets existaient, celle des objets terrestres et celles des objets et phénomènes du ciel. De ce fait, le ciel était d'une sorte de tableau sur lequel tout changement devenait un message à décrypter, message dont le contenu était une prescription pour l'avenir des humains. L'idée d'associer la lecture du ciel à une divination déterminant l'avenir, constitue probablement l'origine principale de l'astrologie ; sa source remonte à la Mésopotamie antique.
De fait, pour identifier le message divin, il convenait de faire la part des configurations invariantes du ciel et donc sans intérêt, avec les changements porteurs d'information. Deux types de besoin en résultaient : bien connaître le ciel invariant et assurer une surveillance continue du ciel. Si le premier pouvait être comblé par des efforts d'individus solitaires, le second nécessitait des moyens en personnel ! Il est probable aussi que, parallèlement à cette "logique de recherche" cohérente avec le système d'idées dominantes, la curiosité humaine tendue vers la volonté de mieux connaître pour mieux maîtriser son devenir a dû jouer un rôle non négligeable. Toujours est-il qu'au premier millénaire avant notre ère la séquence zodiacale était identifiée. Les sept astres majeurs étaient repérés depuis longtemps : à côté du soleil (Shamash) et de la lune (Sîn), les cinq planètes majeures étaient connues : Vénus (Ishtar, nom de la déesse de l'amour), Jupiter ("l'astre blanc"), Mercure ("le mouflon"), Mars ("l'enflammé", sans doute à cause de sa couleur rouge perceptible à l’œil nu) et Saturne ("le constant"). Dès le milieu du second millénaire un "traité" était publié ; il fut remanié et complété jusqu'au milieu du premier millénaire. Une mission des astres est identifiée comme devant définir et régler l'ordre du temps. Ainsi apparaît le besoin de connaître, donc de mesurer, le mouvement des astres, c'est-à-dire l'évolution de la direction dans laquelle on les voit. Est-ce l'origine des premiers instruments d'astronomie connus de manière fiable? Toujours est-il qu'apparaît le gnomon et les polos (voir l'axe "parallèle" de ce cours, partie "Instruments et systèmes instrumentaux").
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#### 3 - L'astronomie et son instrumentation<br> en Mésopotamie antique
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en cours
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#### 4 - L'astronomie et son instrumentation<br> dans la Grèce antique et l'Empire romain
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